En l'état actuel de la recherche, il n'est pas encore possible de prévenir et de soigner
définitivement l'endométriose (ou endométrie) car il s'agit d'une maladie dont les causes
demeurent encore inconnues.
Le plus important est de pouvoir diagnostiquer le problème au plus tôt, pour soulager les
symptômes avec plus
d'efficacité et limiter autant que possible ses effets sur la qualité de vie.
Cependant, les diversités pathologiques d'une patiente à une autre peuvent impliquer une
prise en charge personnalisée.
L'endométriose est communément définie comme étant une maladie chronique qui se caractérise
par la présence de débris du tissu endométrial ou d'endomètre (ou muqueuse utérine) hors de
la cavité utérine.
Ces débris ou fragments comprennent notamment du stroma et des glandes. Les lésions
observées ont la particularité d'avoir les mêmes caractéristiques que l'endomètre. Elles
présentent une grande sensibilité à l'action des oestrogènes. C'est pour cette raison que
vous entendez souvent parler de maladie hormono-dépendante pour faire allusion à
l'endométriose.
Cette maladie ne touche que les femmes qui sont déjà en âge de procréer, on peut donc la
diagnostiquer dès l'adolescence. En France, 1 femme sur 10 est concernée par l'endométriose.
I faut attendre jusqu'à la menopause pour voir les effets de cette maladie s'atténuer.
De nombreux facteurs concomitants influencent le développement de l'endométriose. C'est donc une maladies multifactorielle près les chercheurs, c'est principalement pendant les règles qu'elle apparait, dans la mesure où les fragments de la muqueuse utérine remontent dans le pelvis en transitant par les trompes de Fallope. Ces débris de l'endomètre s'implantent alors hors de l'utérus, notamment sur les organes ou sur le péritoine. La recherche a également permis d'identifier d'autres facteurs :
Une tendance héréditaire ou génétique à développer cette pathologie
Des complications mécaniques susceptibles d'entraver le bon fonctionnement de l'appareil reproductif (ou génital), telle une anomalie du col utérin par exemple...
Une réaction inflammatoire et immunitaire inappropriée du corps qui entraine la formation des lésions
Les facteurs liés aux hormones
Les lésions d'endométriose sont généralement localisées dans le pelvis ou la région
pelvienne. Concrètement, elles sont observables au niveau des ligaments utérins, des ovaires
(endométriomes), de la vessie, du péritoine et du rectum (membrane entre le rectum et le
vagin).
Ce n'est que très rarement qu'on les trouve en dehors de la région pelvienne. Elles sont
alors au niveau de la vulve ou du vagin, du col de l'utérus, de l'intestin grêle ou du
côlon, de l'épiploon, des uretères et de la paroi abdominale interne (dans un endroit où il
y a des cicatrices, dans le creux de l'aine ou vers l'ombilic).
De façon exceptionnelle, il est même possible que les lésions endométriales apparaissent sur
des organes un peu plus éloignés de l'utérus comme les poumons et la plèvre par exemple.
Enfin, une patiente peut présenter des lésions au niveau de plusieurs organes.
L'endométriose est une maladie chronique qui évolue
spontanément, avec une relative imprévisibilité. Dans son
évolution on observe parfois des phases de décroissance spontanée.
Pour ce qui est de l'âge de la patiente, l'endométriose apparaît très souvent entre
l'adolescence (période pubère) et 35 ans. Toutefois, c'est un problème de santé qui est
diagnostiqué assez tardivement : le délai moyen entre l'apparition du mal et son diagnostic
étant de 7 ans.
On constate en outre une fréquente récidive chez les patientes après une chirurgie
conservatrice. Celle-ci peut survenir quelques années après l'opération, voire juste
quelques mois après. Les femmes qui ont été enceintes présentent deux fois moins de risques
de redévelopper une endométriose que celles qui ne l'ont jamais été. Aussi, cette maladie
régresse naturellement pendant la grossesse et vers 40 à 45 ans.
Elle disparait même définitivement à la menopause ou en cas d'ablation des ovaires et de
l'utérus (ovariectomie) ou d'hystérectomie.Enfin, la présence de cette maladie augmente
légèrement le risque d'avoir un cancer de l'ovaire.
Le soulagement de l'endométrie (endométriose) s'opère par un traitement personnalisé et
pluridisciplinaire. Cela suppose une discussion profonde avec l'ensemble des acteurs
intervenant dans la chaîne des soins qui informent sur les risques (effets indésirables,
possibilité de rechute...) et les avantages de chaque traitement.
L'objectif premier de chacun des traitements de l'endométriose est la réduction de la
douleur. Cela suppose donc la prise de médicaments antalgiques ou analgésiques (sous
prescription médicale) dotés de propriétés anti-inflammatoires comme l'acetaminophene
(Tylenol), l'aspirine, le Naprosynet l'ibuprofène (Advile, Motrin), et des traitements
hormonaux éventuellement.
Dans le but de soulager la douleur, les traitements hormonaux (pilule contraceptive, Stérilet Mirena, Acétate de médroxyprogesterone (Depo-Provera®). Danazol (Cyclomen®), etc.) vont permettre à la patiente de ne plus avoir ses regles, mais tout ayant toujours son cycle. C'est un traitement qui va réduire les douleurs associées aux lésions d'endométriose. Dans certains cas, il va même aider à les stabiliser ou à réduire leur volume. Lorsque le traitement hormonal est efficace et qu'il permet à la patiente d'avoir une vie apaisée, alors il est suffisant à moins que cette dernière ne désire porter une grossesse. S'il est inefficace, alors le médecin peut recourir aux traitements analogues de la GnRH dont l'objectif est de mettre les ovaires au repos (on parle de ménopause artificielle).
Avec les traitements analogues de la GnRH, aussi bien les règles que les cycles menstruels
sont supprimés et ce, durant toute la période de traitement. Vous devez savoir que cette
ménopause artificielle n'est pas sans effets indésirables. La patiente ressentira ainsi
parfois des bouffées de chaleur, des douleurs osseuses et sera même sujette à une sécheresse
cutanée.
NB : La prescription d'un traitement analgésique et hormonal (éventuellement) n'implique pas
nécessairement d'attendre que la présence d'une endometriose soit confirmée à l'issue d'un
prélèvement et de l'analyse. Votre médecin peut ainsi vous placer sous un traitement après
un diagnostic réalisé sur la base d'une échographie vaginale, à partir des symptômes ou tout
autre examen approprié.
L'établissement d'un premier diagnostic passe par plusieurs étapes, comme l'échographie pelvienne etl'examen clinique. Vous pouvez faire ces examens de première intention » chez votre gynécologue, votre sage-femme ou chez un médecin généraliste. Il peut arriver que des examens de « deuxième intention » soient ensuite requis quand il s'avère indispensable d'évaluer le degré d'extension de la maladie ou d'envisager une prise en charge spécialisée de la patiente. Cette fois-ci, il s'agira alors d'effectuer une échographie endovaginale, une IRM pelvienne ou un examen pelvien orienté. Depuis 2020, il existe des filières de prise en charge des patientes atteintes d'endométriose dans toutes les
régions de France. Les régions de PACA, d'Ile-deFrance et d'Auvergne-Rhône-Alpes ont été les premières zones de déploiement de ces filières au départ. Ces filières ont permis de renforcer la formation de base des professionnels de la santé dans le domaine de l'endométriose et d'assurer sa continuité. Elles favorisent par ailleurs la recherche et surtout une meilleure information des patientes et du public en général sur cette maladie. Enfin, il existe désormais des centres de santé de recours et chirurgicaux pluridisciplinaires pour s'occuper des cas les plus graves.